Le
Président de la Transition, SEM Andry RAJOELINA, a quitté le sol
malgache, ce Vendredi 14 Décembre 2012, pour un entretien personnel
avec le Président de la République Unie de Tanzanie, SEM Jakaya Mrisho
KIKWETE, présidant actuellement la Troïka de la SADC.
Avant son départ, le Président de la Transition a fait quelques déclarations à la presse :
« L’objet
de ce déplacement en terre tanzanienne est d’apporter des éclairages
sur l’évolution des réalités à Madagascar, les conditions et les lois en
vigueur dans le pays et rappeler les
dispositions de la Feuille de route élaborée par la SADC elle-même.
Ensuite, l’annonce de non-candidature de l’ancien Président Marc
RAVALOMANANA sera également abordée. Une déclaration qui ne m’a pas du
tout surpris puisque, primo, il
ne remplit pas les conditions d’éligibilité requises par le Code
électoral et les Lois en vigueur à Madagascar : En effet, la
Constitution Malgache stipule, et ce, bien avant la période transitoire,
qu’un candidat aux élections présidentielles doit résider au moins six
mois avant le dépôt de dossier à Madagascar afin de pouvoir se porter
candidat. A l’allure actuelle des choses, la réception des dossiers de
candidature aura lieu dans trois mois et demi. Conscient de
l’irrecevabilité de sa candidature, ce n’est pas étonnant si l’ancien
Président a annoncé son retrait de la course à la Magistrature suprême.
Cette annonce ne m’a pas surpris, toutefois, je me demande pourquoi
avoir attendu la pression de la SADC avant d’annoncer sa position», a
déclaré le Président de la Transition. Le Chef de l’Etat n’a pas caché
le caractère suspect de la demande de l’ancien Président en rappelant
succinctement la volte-face en 2002, après la série de négociations
tenues au Sénégal, quand il n’avait pas respecté le « gentleman Agreement » à Dakar.
Par
rapport à une éventuelle pression sur sa personne, le Chef de l’Etat,
d’un ton ferme et déterminé, a tenu à rappeler que Madagascar est un
pays souverain et qu’il n’acceptera en aucun cas qu’un autre pays
étranger vienne désigner, directement ou indirectement, qui que ce soit pour diriger le pays. « Avec ma conviction patriotique, je tiens absolument à défendre la souveraineté nationale », a-t-il assuré.
« Comme
je l’ai déjà annoncé dans mon discours lors du Sommet des Nations Unies
qui s’est tenu en Septembre dernier, toute personne ayant rempli les
conditions d’éligibilité est libre de choisir s’il veut se porter
candidat ou pas aux prochaines élections. Et il incombe au Peuple
malgache de trancher sur le destin de son pays par le truchement des
voies des urnes. La pression venant d’un autre pays ou d’un groupe de
pays, à mon avis, s’apparente à du néocolonialisme », a ajouté le Président RAJOELINA.
Questionné sur ses possibles réactions aux éventuelles décisions prises par la SADC, le Président RAJOELINA a été sans ambages: « Il
ne faut pas oublier que la Feuille de route, déjà promulguée en tant
que Loi et signée par les parties malgaches, a été élaborée par la SADC.
Ainsi, toutes éventuelles décisions de la SADC devront rester dans le
cadre légal des Résolutions de la Feuille de route afin de respecter les
dispositions écrites par elle-même. Ce qui signifie que tout ce qui va à
l’encontre des dispositions de la Feuille de route est inacceptable.
Prenons l’exemple de l’amnistie. La Loi d’amnistie en vigueur
actuellement a été conçue par les experts des Nations Unies, de
l’Organisation Internationale de la Francophonie ainsi que ceux issus de
la SADC. Je me demande pourquoi, aujourd’hui, la SADC exige une
nouvelle Loi d’amnistie ? Mais pour qui prend-t-elle le Peuple malgache,
les partis signataires de la Feuille de route mais surtout les
parlementaires au sein desquels sont réunis les membres de l’opposition
de différentes mouvances politiques? Cela implique non seulement la
promulgation d’une nouvelle Loi d’amnistie mais aussi d’appel à d’autres
experts internationaux. Ce qui est inacceptable. Je vais faire une mise
au point sur toutes ces questions à Dar-es-Salaam », a fait savoir le Président Andry RAJOELINA.
En
ce qui concerne sa candidature ou non aux prochaines élections
présidentielles, le Chef de l’Etat a réitéré qu’il connait ce qui est
bien pour le Peuple malgache et pour le pays en général : « Ni la
décision de la SADC, ni la non candidature de M. Marc RAVALOMANANA
n’influencera en aucun cas la décision que j’ai dans ma tête et dans mon
cœur depuis le début ».
Interrogé
sur une éventuelle nouvelle rencontre avec l’ancien Président, le Chef
de l’Etat a souligné que cela ne peut plus avoir lieu car la rencontre
qui s’est tenue aux Seychelles était déjà claire. Un tête-à-tête qui a
fait part de la détermination et de la volonté de toute un chacun
d’avancer ou pas vers la sortie de crise, a-t-il rappelé.
Le
Chef de l’Etat Malagasy sera de retour au pays ce samedi 15 Décembre
2012 pour présider la cérémonie d’inauguration officielle du « Temple du rugby » à Andohatapenaka.
Antananarivo, le 14 Décembre 2012
Le Chargé de la Communication
auprès de la Présidence de la Transition
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