Le président Andry Rajoelina présente le nouveau bus qui sera importé de Chine
Il
aura fallu trois heures d'horloge, ce lundi 26 novembre 2012
après-midi, au palais d'état d'Ambohitsorohitra pour que le président
Andry Rajoelina arrive à couper la poire en deux, en ce qui concerne
cette histoire de hausse du prix des transports en commun, les fameux « taxibe ». En fait des minibus japonais, en passe d'être supplantés par des Mercedes « Sprinter ».
Ce
jour-là, a eu lieu la rencontre entre le président de la transition et
les membres du syndicat des transporteurs malgaches. Elle aurait du se
tenir en fin de semaine dernière. Après que chacun ait déballé ses
points de vue, les principales mesures prises ont été les suivantes :
Pour
les élèves, étudiants, les travailleurs en zone franche et les
personnes du troisième âge, le tarif restera à 300 ariary. Pour les
autres usagers, il sera à 400 ariary. Par ailleurs, les transporteurs
des zones suburbaines n'entreront plus dans le centre-ville. Cela, en
attendant l'arrivée de nouveaux bus (des vrais) importés de Chine
continentale. « D'ici un mois et demi », a précisé M.
Rajoelina. Ils concerneront particulièrement la ville d'Antananarivo,
Capitale de Madagascar. Des représentants du syndicat des transporteurs
iront en Chine pour en savoir plus sur ces nouveaux bus présentés par le
président Rajoelina lui-même.
Ce sera alors encore toute une culture à refaire. A commencer par le respect stricto sensu du cahier des charges. A ce sujet, justement, le président Rajoelina a rappelé « la nécessité d’améliorer tout le secteur en respectant les normes et la qualité des services ». Pour en revenir à ces nouveaux bus, « ils bénéficieront d'exemption de taxe, de Tva et de droits de douanes », a révélé le président de la transition de Madagascar.
Voilà
tout de même des bonnes nouvelles qui devront, néanmoins, faire l'objet
de mesures d'accompagnement assez drastiques. Rappelons-nous ce qu'il
est advenu des bus des feues « FI.MA. » et « FIBATA » qui avaient tenté
d'appliquer le poinçonnage individuel des tickets et l'encadrement par
des pratiquants d'arts martiaux. L'idée était bonne mais les mauvaises
habitudes très tenaces, pour ne pas dire plus.
Mais
comment cela va-t-il se passer, dans la pratique immédiate des
décisions prises ce undi 26 novembre 2012 ? C'est encore une toute autre
histoire... En tout cas, tout le monde semble être reparti satisfait.
Mais, connaissant la psychologie malgache, dans ce même immédiat, ces
solutions risquent d'apporter plus de problèmes (verbaux d'abord), ne
serait-ce que pour prouver que nous sommes bien dans le pays du « mora mora »
(lenteur, en général, dans la compréhension en particulier) cher au feu
président Philibert Tsiranana. Pour contrer cela, il existe un dicton
malgache : « tsy misy mafy tsy laitran'ny zoto » (tout est possible avec une ferme volonté).
Pour la culture de certains esprits « mora mora », l'expression « couper la poire en deux »
est une métaphore qui signifie : partager en deux quelque chose et en
donner une moitié à chaque partie. Il s'agit alors de répartir cette
chose équitablement, la répartition jugée acceptable par les deux
parties pouvant venir d'une décision volontaire de partager mais aussi
résulter d'une négociation suivie d'un compromis ou encore de la
décision d'une partie de renoncer à des prétentions trop importantes.
Jeannot Ramambazafy – 26 novembre 2012
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